3 Avril 2023
Hier, dimanche 2 avril 2023, les parisiennes ont voté lors d’une "votation citoyenne" organisée par la mairie pour déterminer le sort des trottinettes électriques en libre-service. En effet, depuis 2018, 3 opérateurs : le californien Lime, le franco-néerlandais Dott et le berlinois Tier se partagent le marché de la ville de Paris mais désormais c’est fini. Malgré une faible participation inférieure à 8% des électeurs inscrits, les résultats sont là et une majorité de près de 90% est contre ces engins de micro-mobilité. Paris va ainsi devenir à partir du 31 Aôut prochain l’une des rares villes européennes à interdire complètement la location de trottinettes électriques dans ses rues.
Et pourtant les opérateurs de e-trottinettes ont tout essayé pour se faire entendre. Ils ont même dénoncé le mode de scrutin qui exclu le vote en ligne et les procurations limitant ainsi la participation des plus jeunes et donc de leurs principaux clients. Mais malgré quelques réfractaires, les raisons de cette nouvelle décision sont pourtant très claires et comprises par tous les habitants de la capitale. En effet, les e-trottinettes sont de plus en plus nombreuses. On en compte plus de 15 000 en libre-service qui jonchent les trottoirs de la ville de Paris, frôlent les piétons, roulent à toute vitesse, grillent les feux rouges, stationnent n’importe où et provoquent des accidents, plus 400 rien qu’en 2022.
Mais ce n’est pas tout, les trottinettes électriques que l’on disait écologique s’avèrent finalement avoir un mauvais bilan carbone. On parle d’un impact écologique très important à cause de l’extraction énergivore du Lithium, du caoutchouc, de l’acier, de l’eau et de l’aluminium lors de la phase de production de ces deux-roues mais aussi de la quantité de dioxyde de carbone relâchait dans l’air par ses engins lors de leur utilisation et qui est estimée à 60 grammes par kilomètre roulé. "Aujourd'hui, la trottinette électrique partagée, à Paris, a une empreinte carbone à peu près trois fois plus faible que la voiture personnelle, six fois plus faible que le taxi même ce avec la Formation Taxi éligible au CPF , précise Anne de Bortoli, chercheuse associée au laboratoire Ville Mobilité Transport, au micro de BFM Paris Île-de-France. En revanche, elle a une empreinte carbone qui est dix fois plus importante qu'un déplacement fait en vélo personnel ou en trottinette personnelle, en métro ou en RER."
A LIRE : Comment économiser la consommation d'un véhicule électrique ?Et Paris n’est pas la seule à interdire les e-trottinettes en libre-service dans ses rues, d’autres villes européennes l’on déjà fait depuis plusieurs années à savoir Barcelone depuis 2020, Madrid, Rome mais aussi Londres et Copenhague. A Amsterdam, ces deux-roues ne sont pas complètement interdits mais sont soumises à des restrictions draconiennes. Plus loin encore, de l’autre côté de l’atlantique, les trottinettes électriques en free-floating sont également interdites à Montréal, au Canada et ce principalement en raison du manque de respect des utilisateurs vis-à-vis de la réglementation. C’est aussi le cas de certaines grandes villes des Etats-Unis d’Amérique comme New York et San Francisco qui ne veulent pas de trottinettes électriques en libre-service dans leurs rues.