20 Novembre 2022
Ouverte le 6 Novembre dernier à Charm-el-Chieikh en Egypte, la conférence annuelle de l’ONU sur le climat a pris fin ce dimanche après des négociations plutôt difficiles qui ont fait de cette COP27 la plus longue de l’histoire ; notamment à cause de la controverse sur les aides aux pays pauvres touchés par les changements climatiques. "Cela n'a pas été facile" déclare le Président égyptien de la Conférence Sameh Choukri, mais "nous avons finalement rempli notre mission". Le bilan reste toutefois mitiger et les engagements loin d’être suffisants face à l’ampleur de la crise jugent certaines parties.
"Le monde ne nous remerciera pas quand il entendra uniquement des excuses demain", déplore Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne. "La COP27 n'a pas réussi à proposer une vision ambitieuse de l'adaptation, avec des conséquences sur la protection des personnes et de la planète. Le peuple latino-américain et notre nature diverse et riche paieront le prix de l'inaction", ajoute, avec le même mécontentement, Nathalie Unterstell, présidente du think tank Talanoa. Mais alors que faut il retenir de cette conférence sur le climat ?
Les "pertes et dommages" a été le sujet central de cette COP27. Les pays riches et notamment l’Union Européenne, principalement responsable du réchauffement climatique ont proposé des indemnités aux pays pauvres, victimes de ce fléau en mettant en place un fonds d’aide dont les fonctions seront fixées dans les prochains mois. Toujours à ce sujet, Sherry Rehman, ministre du Changement climatique pakistanaise et présidente en exercice de l’important groupe de négociation G77+Chine déclare : "Nous avons lutté pendant 30 ans et, aujourd'hui à Charm el-Cheikh, cette épopée a donné naissance à son premier résultat positif. L'établissement d'un fonds n'est pas une question de charité. C'est clairement un acompte sur l'investissement à plus long terme dans notre avenir commun et un investissement dans la justice climatique."
Autres sujets importants de la COP27, le maintien de l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris à savoir contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Après quelques doutes sur la reconduction de cet accord notamment par certains pays pétroliers, le chiffre est finalement repris dans la déclaration finale, sans toutefois apporter du nouveau pour renforcer cet engagement. L'Union européenne s'est alors dite "déçue". De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres à également déplorer ces résultats et a déclaré : "Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant. Et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu".
Autre sujet qui a secoué la conférence de l’ONU sur le climat, les énergies fossiles. En 2021, lors de la COP26 à Glasgow, la décision finale avait appelé à "accélérer les efforts vers la diminution progressive de l'énergie au charbon, sans système de capture [de CO2] et des subventions inefficaces aux énergies fossiles". Mais à Charm el-Cheikh, malgré la proposition de l’Inde d’inclure le pétrole et le gaz avec le charbon, certains pays producteurs de pétrole s'y sont une nouvelle fois opposés et ont réussi à maintenir la décision prise lors de la COP26.
Conclusion, la COP27 de Charm el-Cheikh étant restée trop vague sur certains points, les détails opérationnels doivent être définis pour adoption à la prochaine COP, fin 2023 aux Émirats arabes unis, promettant de nouveaux affrontements très intéressants.