Pourquoi et Comment

L’Union Européenne interdit l’encre de tatouage dangereuse pour la santé

Interdiction de l'Europe sur les tatouages dangereux

Depuis hier, fini les tatouages en couleurs. Jugées toxiques pour notre santé, la Commission Européenne a alors décidé d’interdire toute encre de couleur et substances chimiques habituellement utilisées pour les tatouages. Les tatoueurs doivent donc bannir de leur palette, le jaune, l’orange et même certaines nuances de rouges. En effet, pas moins de 25 pigments ont été interdits et 4000 substances dont l’utilisation a été limitées. Une mesure jugée disproportionnée, par le Syndicat National des artistes tatoueurs qui protestent et dénoncent ce "…fameux principe de précaution qui emmerde tout le monde depuis des années… ", explique le président du syndicat sur la chaine RMC.

Il ajoute qu’en interdisant certains pigments, la Commission Européenne ampute d’environ 70% la gamme de couleurs utilisée pour les tatouages sans proposer de pigments de substitution, ce qui revient à pénaliser le travail de tous les professionnels tatoueurs. Mais cette nouvelle norme n’est pas arrivée par hasard, un rapport de l’Agence Européenne des produits chimiques nous dévoile que les encres sont cancérogènes et corrosives pour la peau. Elles sont déjà interdites aux États-Unis et dans d’autres pays car connues pour leurs risques à provoquer des irritations de la peau, des mutations génétiques, une perturbation de la reproduction ou encore des cancers.

Alors pourquoi ne pas interdire le tabac et aussi l’alcool ! Toujours selon le célèbre tatoueur Tin-Tin, "La cigarette, ce n’est pas potentiellement cancérigène, c’est cancérigène, on le sait depuis longtemps et pourtant, c’est toujours en vente libre. Tout est potentiellement cancérigène si on part de ce principe-là." Et contrairement au tabac, aucune étude ne prouve clairement que les tatouages puissent provoquer des cancers ou des maladies graves, quelques cas d’allergie mais c’est tout. Karine Grenouille, membre du syndicat des artistes tatoueurs, dénonce même que cette nouvelle réglementation est basée sur des normes spécifiques au secteur cosmétique et qui ne s’adaptent pas à l’industrie du tatouage.

C’est donc partout en Europe que les tatoueurs se mobilisent contre cette mesure qui risque de faire perdre le travail de centaines d’entre eux et de générer de la clandestinité. Plus de 175 000 personnes ont déjà signés la pétition, pour le maintien de ces différents pigments, qui circule sur le site du Parlement Européen, depuis le début de l’année. Et conséquence immédiate de cette décision, les marques d’encre respectant la nouvelle législation sont déjà en rupture de stock annonce le site Internet, l'ASBL Tatouage Belgique. Selon Karine Grenouille "Il n’y aurait pas d’alternative pour 60 % de la palette de couleur actuellement disponible" sans oublier qu’il faut entre 5 et 10 ans pour élaborer une encre de tatouage sûre et stable.

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Pourtant l’Agence Européenne des produits chimiques confirme bien qu’il existe des solutions de remplacement "plus sûres et techniquement adéquates" sauf pour les deux pigments bleu 15:3 et vert 7 qui bénéficient d’une période de grâce d’un an avant que leur usage ne soit lui aussi limité. Mais pour les tatoueurs, ce n’est que retarder l’échéance surtout que les interdictions ne s’arrêtent pas là. En effet, en Janvier 2023, de nouveaux pigments et notamment le vert, le bleu et le violet devraient eux aussi connaitre le même sort.

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